En Grèce, de violents incendies entraînent des ordres d’évacuation près d’Athènes

La protection civile grecque a ordonné, lundi, l'évacuation de plusieurs villes de la banlieue nord-est d'Athènes.

La protection civile grecque a ordonné, lundi, l’évacuation de plusieurs villes de la banlieue nord-est d’Athènes, menacées par un violent incendie qui rage depuis le début du week-end et prend de l’ampleur.

“Feu de forêt près de vous. Suivez les instructions des autorités”, a écrit la protection civile en Grèce, lundi 12 août, dans des SMS envoyés à toute personne se trouvant dans la région concernée, avec des indications quant à la direction à prendre pour les évacuations. 

Le nombre de zones concernées par ce type d’alerte ne cesse d’augmenter lundi. Le maire de Chalandri, une des plus grandes agglomérations du nord-est d’Athènes, a déclaré à la chaîne de télévision publique ERT avoir demandé l’évacuation des quartiers les plus proches de l’incendie. 

Dans la nuit de dimanche à lundi, les flammes ont entrainé l’évacuation de la ville historique de Marathon, à 40 km au nord-est d’Athènes, qui compte plus de 7 000 habitants. Ceux-ci ont été dirigés vers la ville côtière de Nea Makri. 

“Catastrophe biblique”

“Nous faisons face à une catastrophe biblique. Toute notre municipalité est en proie aux flammes et vit des moments difficiles”, a déclaré à la chaîne de télévision Skai le maire de Marathon, Stergios Tsirkas.

D’après la chaîne de télévision publique ERT, le front de l’incendie fait désormais plus de 30 kilomètres et certaines flammes dépassent les 25 mètres de hauteur. 

“Les forces de la protection civile ont livré bataille toute la nuit et malgré des efforts surhumains, l’incendie continue de se propager très vite et se dirige vers Penteli”, a expliqué lors d’un point presse lundi matin Vassilis Vathrakogiannis, porte-parole des pompiers.

Au moins cinq nouvelles localités ont été évacuées au petit matin de même que deux hôpitaux, l’un pédiatrique et l’autre militaire, à Penteli, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de la capitale.

Vingt-neuf enfants hospitalisés ont été déplacés vers des hôpitaux athéniens et cinq personnes et un pompier blessé restent hospitalisés sans que leur vie ne soit en danger, selon le président de la confédération des employés des hôpitaux publics, Michalis Giannakos. 

Les autorités grecques ont ouvert le stade olympique Oaka, dans le nord d’Athènes, pour accueillir les milliers de personnes déplacées.

Risque élevé d’incendie dans la moitié du pays

Un total de 670 pompiers et 183 véhicules ont été déployés, et 32 avions survolent la zone depuis qu’il fait jour, a précisé le ministre de la Protection civile, Vassilis Kikilias, lors d’un point presse.

Alors que la fumée atteint la capitale grecque, l’Union des pneumologues a averti qu’il fallait éviter de faire de l’exercice en extérieur, et que les femmes enceintes et les personnes fragiles devaient particulièrement limiter leurs déplacements en extérieur. 

La gravité de la situation a conduit le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, à interrompre ses vacances pour rentrer dimanche soir à Athènes.

Le ministre grec de la Protection civile avait prévenu, samedi, que la moitié du pays était soumise au moins jusqu’au 15 août à un risque élevé d’incendie en raison des températures élevées, de vents soufflant en rafales et de la sécheresse.

“Malheureusement, l’intensité des vents va être encore importante durant les prochaines heures et il faut absolument que les citoyens des environs suivent les consignes données par les autorités”, a insisté Vassilis Vathrakogiannis, porte-parole des pompiers.

“Les vents sont encore aujourd’hui de 7 sur l’échelle de Beaufort (…) Malgré une intervention rapide hier en sept minutes seulement, nous n’avons pas réussi à maîtriser le feu”, a également noté le ministre.   

Des températures de 39°C et des vents dépassant les 50 km/h sont encore attendus dans la région ce lundi, selon les services météorologiques.

La Grèce est exceptionnellement vulnérable aux incendies de forêt estivaux, surtout après un hiver particulièrement sec. Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds depuis le début de la collecte des statistiques en 1960.

Selon le groupe d’experts intergouvernemental des Nations unies sur le climat, la hausse des températures entraîne un allongement de la saison des feux de forêt et une augmentation de la superficie brûlée par les flammes dans le monde entier.

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