Après de violentes inondations, le sud du Brésil est dévasté. La tragédie a fait plus de 150 morts et près de 600 000 déplacés. Un bilan qui pourrait s’alourdir avec le retour des pluies depuis ce week-end. À Rio de Janeiro, les personnes originaires de la région sinistrée s’inquiètent pour leurs familles sur place

Les yeux cernés à force de ne pas réussir à dormir, Daniela est bénévole dans un centre de dons depuis une semaine à Rio. Elle étudie ici, mais ses huit frères et sœurs habitent dans la région du Rio Grande do Sul. « Tous habitent dans des villes qui ont été touchées par les inondations, se tourmente la jeune femme. Ça me serre le cœur, mais je ne peux pas être là-bas. Mon copain aussi est de là-bas. Même si mon cœur est là-bas, ma façon d’être avec eux c’est de venir ici et de rassembler ces dons ».

« L’eau n’a pas encore baissé »

La famille de Taís, une autre bénévole, est de la ville de Canoas, près de Porto Alegre, où la situation est dramatique. « Toute ma famille a dû quitter la maison, détaille-t-elle. Aujourd’hui, elle est complètement sous l’eau, et on ne connait pas l’ampleur des dommages puisque l’eau n’a pas encore baissé ». Ses proches se sont réfugiés chez d’autres parents, sur la côte. L’état d’urgence va durer encore plusieurs semaines selon elle.

« Il a plu à nouveau ce week-end, et nous sommes inquiets, car le niveau du fleuve est encore monté. J’ai l’impression que ça ne s’arrêtera jamais », s’alarme Taís. Et le froid menace désormais les personnes déplacées. Cette semaine les températures minimales seront entre 0 et 5 degrés dans la région.

Le Brésil, « pas préparé »

Le président Lula a reconnu lundi que le Brésil n’était « pas préparé » pour les inondations historiques en cours. Il a annoncé qu’il se rendrait mercredi dans l’État du Rio Grande do Sul, pour la troisième fois depuis le début des intempéries.