Il s’est rendu de lui-même aux autorités et a avoué. Le principal suspect de l’attaque meurtrière au couteau de Solingen, qui a causé la mort de trois personnes, a mis fin a sa cavale et a reconnu les faits, a fait savoir la police locale dans un communiqué publié ce dimanche 25 août au matin, 36 heures après le drame.

L’homme, un Syrien âgé de 26 ans, « s’est rendu aux autorités chargées de l’enquête et a déclaré être responsable de l’attaque », a écrit dans le détail la police de Düsseldorf. L’attaque commise au cours d’une fête célébrant les 650 ans de la commune de l’ouest de l’Allemagne a fait trois morts et huit blessés, dont certains très grièvement. Sans donner plus de précisions, le ministre de l’Intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Herbert Reul, a expliqué que les enquêteurs disposaient de « pièces à conviction ».

Arrivé en Allemagne il y a près de deux ans

« Celui que nous avons cherché toute la journée est depuis peu en garde à vue dans nos locaux », a déclaré ce même Herbert Reul à la télévision. Selon les journaux allemands Bild et Der Spiegel, l’homme est arrivé fin décembre 2022 en Allemagne où il bénéficie du statut de protection subsidiaire, souvent accordé aux personnes fuyant ce pays en guerre civile. Il n’était jusqu’à présent pas connu des services de sécurité comme extrémiste islamiste, selon les deux médias. Un aspect que n’a pas confirmé la police.

« Le parquet fédéral s’est saisi » et a ouvert une enquête sur le chef d’accusation « de participation à une organisation terroriste », a indiqué à l’AFP une porte-parole du parquet fédéral de Karlsruhe.

L’organisation terroriste État islamique (EI) a revendiqué cet acte qui a bouleversé l’Allemagne, assurant que l’homme a agi « pour venger les musulmans de Palestine et de partout ailleurs ». Avant le principal suspect, deux autres personnes ont été interpellées : un jeune de 15 ans soupçonné d’avoir été en contact avec l’assaillant, et un second homme, considéré comme « un témoin » et arrêté au terme d’une intervention d’ampleur dans un centre d’hébergement pour réfugiés.

Alors que le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a notamment mis en cause de supposées lacunes dans la politique de sécurité aux niveaux régional et fédéral, la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser a appelé le pays à « rester uni » face à cet « attentat horrible ». « Ne nous laissons pas diviser », a-t-elle lancé, tout en dénonçant « ceux qui veulent semer la haine ».